Selon l’article « L’essor fumeux de la méthanisation » par Eric de la Chesnais, publié le 16/12/2021 à 16h53 sur LeFigaro.fr et apparu le 17/12/2021 dans le quotidien « Le Figaro » :
« Chaque projet doit s’adapter au territoire« , plaide pour sa part Pierre CUYPERS (LR et qui préside une mission sénatoriale récente) en prenant exemple sur l’installation « surdimensionnée » de Corcoué-sur-Logne, en Loire-Atlantique (lire ci droite).
« C’est le contre-exemple de ce qu’il faut faire« , poursuit-il. « La zone pour aller chercher les effluents d’élevage ou de l’industrie est à plus de 70 kilomètres, ce qui est beaucoup trop éloigné« .
Selon l’article « Au sud de Nantes, un projet XXL qui inquiète les riverains » par Thibault DUMAS, publié le 16/12/2021 à 18h26 et m-à-j le 17/12/2021 à 12h41 :
- Un projet de 210 agriculteurs de Metha Herbauges, à Corcoué-sur-Logne (Loire-Atlantique) ;
- La petite commune rurale de 3 000 habitants doit en théorie accueillir en 2023 le plus grand méthaniseur de France ;
- Vous aurez au milieu de cette campagne une fine cheminée de 50 mètres de haut et huit cuves de 20 mètre ;
- 498 000 tonnes de matières – trois quarts de fumiers et de lisiers, un quart de végétaux – doivent permettre de produire sur deux lignes 16,5 millions de m3 de biométhane par an, injectés dans le réseau GRDF à Machecoul, 15 kilomètres à l’ouest ;
- « Près de 200 passages (170, NDLR) de camions par jour sont prévus. Ces routes ne permettent pas à ce jour de supporter une telle hausse de trafic et créeraient des situations d’insécurité pour les usagers et les riverains » ;
- Le porteur du projet a finalement saisi la Commission nationale du débat public (CNDP) qui a rendu le 1er septembre un rapport plutôt sévère. Entre autres, « L’information du grand public a été assez faible« .
Actuellement il y a 1 300 projets dans les cartons. Toutefois les sénateurs ont écarté « l’idée d’un moratoire sur les nouvelles installations« , pourtant chère aux écologistes et à la Confédération paysanne. « Les risques environnementaux et agricoles ont bien été identifiés par la mission sénatoriale avec la mise en place des études complémentaires, sans plus de propositions concrètes« , regrette Nicolas GIROD, secrétaire national de la Confédération paysanne et éleveur laitier dans le Jura. « Les externalités négatives sur l’activité agricole sont déjà avérées. On déplore les menaces sur le maintien de l’élevage là où des méthaniseurs sont implantés. ».
Arbitrage des producteurs
L’association Eau et rivières de Bretagne est également sceptique. « Cela fait dix ans qu’on a vu arriver les premiers méthaniseurs en Bretagne« , rappelle Arnaud CLUGERY, directeur d’Eau et rivières de Bretagne. « On n’a pas vu d’amélioration dans la qualité des eaux, un kilo de nitrate qui rentre dans un méthaniseur, c’est toujours un kilo qui en ressort en digestat épandu sur les sols comme fertilisant. ». Par ailleurs, le système incite les producteurs de porcs et de lait à arbitrer entre vendre leur maïs aux méthaniseurs ou le garder pour leurs animaux, en fonction du prix des matières premières agricoles ou du rachat du kWh. Enfin, rappelle Arnaud CLUGERY, « le méthane est un gaz dont l’effet de serre est 24 à 26 fois supérieur à celui du gaz carbonique« .