Les résultats de la Méthanisation

La méthanisation est une fermentation des intrants afin de produire : 

  1. du digestat liquide / solide ; 
  2. un mélange de Gaz (Méthane, Gaz carbonique, entre autres). 

Chaque étape pourrait être Raisonné ou Non-Raisonné. 

Selon Reporterre, ce qui préoccupe le plus CSNM, c’est le protoxyde d’azote. « Le digestat est très volatil, l’ammoniac se disperse très facilement dans l’air. A son contact, il s’oxyde et va développer du protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le CO2. » À cela s’ajoute, l’apparition de l’oxyde d’azote, un polluant pris en compte dans les mesures actuelles de la pollution de l’air. Mais aussi, le développement de particules fines.

Pour éviter ces problèmes dus à la volatilité du digestat, certaines mesures sont déjà en vigueur. « Nous recommandons de couvrir les fosses de stockage de digestat, explique le conseiller technique la chambre d’agriculture de Bretagne, et d’utiliser des pendillards pour épandre le digestat sur les terres au ras du sol, et éviter ainsi une dispersion. » Des mesures que les chercheurs du CSNM jugent insuffisantes. 

1. Produire du digestat liquide / solide

Selon la Fiche n°01 du CSNM, 10 000 tonnes intrants => RaisonnéNon-Raisonné
8300 tonnes (83 %) de Produit brut de méthanisation étant un mélange pâteux (appelé « Digestat brut » par les Industrielles)

500 tonnes (6 %, au lieu des 20 % selon Charte Isère) de Produit solide de méthanisation à (appelé « Digestat solide » par les Industrielles) constituée :

* principalement de matière organique résiduelle (fibres non décomposées par les bactéries méthanisant – celluloses, lignines) ;

* de phosphore ;

* de potassium.

 La Compostage est un traitement plus poussé mais représente des surcoûts considérables.
   La Séchage est un traitement plus poussé mais représente des surcoûts considérables.
  

Epandage du digestat solide selon un plan d’épandage.

Selon CSNM (voir CR n°46 de la Commission d’enquête parlementaire), le digestat solide est aujourd’hui ce qu’on nous vend comme un très bon fertilisant.

 
 

7800 tonnes (94 %, au lieu des 80 % selon Charte Isère) de Produit liquide de méthanisation (appelé « Digestat liquide » par les Industrielles) constituée :

* d’azote ammoniacale (ions ammonium NH4+ et ions hydroxydes OH-) ;

* le reste étant des composés solubles (potassium, un peu de phosphore dissouts).

 

Selon la fiche n° 07 du CSNM, les ions ammonium NH4+ dissous dans le digestat peuvent se combiner avec les ions NO3- pour former le nitrate d’ammonium NH4NO3 dans l’air, précurseur de particules fines. Si NH4+ est lessivé

par les eaux de pluie, ce phénomène se produira lors de son arrivée dans les cours d’eaux ou rivages. Lors des épandages, les abeilles sont tuées par l’ammoniac gazeux, et les vers de terre par l’hydroxyde d’ammonium.

  

Selon CSNM (voir CR n°46 de la Commission d’enquête parlementaire), le digestat liquide contient principalement de l’eau ammoniacale à faible concentration qui est constituée d’ions à base d’azote que l’on nous vend comme un bon substituant aux engrais chimiques. Mais le digestat liquide a un pH de 8,5-9,0 qui est trop élevé pour que n’importe quel micro-organisme puisse y vivre correctement. Donc on ne peut pas  l’épandre.

La Concentration est un traitement plus poussé mais représente des surcoûts considérables.

 

Traitements du digestat selon la Charte Isère :

2. Produire un mélange de Gaz (Méthane, Gaz carbonique, entre autres)

Selon la Fiche n°01 du CSNM, 10 000 tonnes intrants => RaisonnéNon-Raisonné
1700 tonnes (17 %) d’un mélange de Gaz de méthanisation (appelé « Biogaz » par les Industries chimiques)1000 tonnes (59 %) de Méthane épuré, à savoir > 95 % de CH4 (appelé « Biométhane » par les Industries chimiques). Le méthane est combustible et un Gaz à effet de serre, environ 23 fois plus impactant que le dioxyde de carbone (CO2).

Selon la fiche n° 04 du CSNM, le Gaz de méthanisation est transformé en méthane épuré par une purification, qui consiste au minimum en trois étapes (des réactions chimiques) :

1.    décarbonation (pour retirer le dioxyde de carbone CO2) ;

2.    désulfuration (pour retirer le sulfure d’hydrogène H2S) ;

3.    déshydratation (pour retirer l’eau H2O).

Selon le Guide méthodologique METHAPI-Expertise, Problème : le gazomètre est soumis en permanence à la pression et à la corrosivité du biogaz. Bien qu’il soit conçu pour résister à ces conditions, le risque d’une déchirure de paroi existe.
Solution : Faire réaliser un contrôle régulier (minimum annuel) de cet équipement par une société agréée.
Problème : le réseau de biogaz est souvent maintenu en pression par une garde hydraulique qui
joue également un rôle de sécurité (le biogaz bulle dans la garde hydraulique en cas de surpression). Si son niveau n’est pas correctement ajusté, cela peut donner lieu à des surpressions
ou des pertes de pression dans le digesteur.
Solution : Contrôler régulièrement (tous les 3 mois) l’état et les niveaux de la garde hydraulique. 
 420 tonnes (25 %) de Gaz carbonique (CO2)  
 

280 tonnes (16 %) de gaz minoritaires :

* (H2) ;

* Gaz sulfure d’hydrogène (H2S) qui présente un risque de toxicité aiguë dans les milieux confiné ou semi-confinés, son odeur fétide est caractéristique de l’œuf pourri ;

* (N2) ;

* (N2O) qui a un pouvoir de réchauffement global qui est 300 fois plus fort que celui du CO2 ;

* Gaz ammoniac (NH3) ;

* Oxydes d’Azote (NOx) qui sont des polluants atmosphériques et des Gaz à effet de serre indirects ;

* Composés Organiques Volatiles.

Selon la fiche n° 07 du CSNM, il est impératif d’éliminer H2S du mélange de gaz avant passage en torchère.Selon la fiche n° 07 du CSNM, le brûlage en torchère de H2S résiduel (combiné à CH4) forme le dioxyde de soufre (SO2) qui est cancérigène.