La méthanisation

Selon ATEE, la méthanisation (digestion anaérobie) est un mode de transformation de la matière organique (déjections animales et résidus de cultures) :

  • en « fertilisant » (appelé « digestat ») et
  • en énergie (appelé « biométhane » après purification d’un mélange appelé « biogaz »).

C’est une technologie basée sur la dégradation de la matière organique par des micro-organismes en l’absence d’oxygène sous conditions contrôlées dans un réacteur de méthanisation (appelé « fermenteur » ou « digesteur »).

La méthanisation : sources d’intrants et valorisation du biogaz et du digestat produit. [Selon ATEE]

Selon la fiche technique de l’ADEME : 

  • L’injection du biogaz épuré dans le réseau de gaz naturel est le mode de valorisation le plus performant ; 
  • La cogénération est le mode de valorisation du biogaz le plus courant. Un moteur entraîne un alternateur qui produit de l’électricité. Le rendement électrique varie de 35 à 38 %. Le reste de l’énergie se retrouve sous forme de chaleur qui est en grande partir récupérée au niveau du système de refroidissement du moteur et au niveau des gaz d’échappement. Le rendement thermique varie de 40 à 47 %. La cogénération présente l’avantage
    d’assurer une recette constante par la vente d’électricité

Selon l’article « La méthanisation agricole ne répond pas aux objectifs de la loi de transition énergétique de 2015 » de Jean-Pierre JOUANY (Directeur de recherche honoraire INRAe et Vice-président de l’association GREFFE), la production de biométhane à partir de cultures agricoles dédiées : 

  • conduit à un bilan négatif au niveau des rejets de CO2 et de l’énergie ; 
  • fournit des fertilisants de qualité médiocre ; 
  • et peut placer les agriculteurs en situation financière délicate.

Cette technologie ne répond donc pas aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux pourtant mis en avant par les pouvoirs publics pour la promouvoir.

Selon Reporterre, Après les crises du lait en 2009 puis 2016, plus d’un éleveur a cherché un moyen de consolider son revenu. « En 2009, la tonne de lait était à 180 euros, le prix de revient était à 300 ». 

Selon l’article « La méthanisation, des questions sur une usine à gaz. Notre enquête » (Reporterre 05/02/2019), Parce qu’elle garantit leurs revenus, les éleveurs qui le peuvent se laissent tenter par la production de biogaz et installent des méthaniseurs. Mais cette pratique, notamment à partir d’une certaine taille, comporte des risques pour les sols autant que pour l’avenir du monde agricole. Reporterre a mené l’enquête, dont voici les trois volets : 

  1. « La méthanisation, l’usine à gaz qui séduit les gros agriculteurs » ; 
  2. « Méthanisation : un digestat bien indigeste pour les sols et les eaux » ; 
  3. « La méthanisation risque d’accélérer la concentration des fermes« .

Selon Reporterre, « Même à petite échelle, la méthanisation suscite des débats« .

Des exemples d’Unités de méthanisation sont présentés ci-dessous.

De nombreux collectifs, associations, riverains montrent du doigt les nuisances associées à ces Unités de méthanisation.

Selon CNVM (voir CR n°46 de la Commission d’enquête parlementaire), il y a deux raisons aux dérives de la méthanisation que nous voyons partout en France.

  1. Les services de l’État – les DREAL (directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement), les DDPP (directions départementales de la protection des populations) et autres – ferment les yeux au prétexte que – selon ce que nous a dit un ancien sous-préfet – « la méthanisation, c’est la politique de la France, il va falloir vous habituer ». En cas d’appel au secours des populations, les services de l’État, dont ce serait la responsabilité, ne se sentent pas concernés, par exemples : 
    • Des hectares de maïs irrigués qui finissent dans un méthaniseur en pleine période de sécheresse ; 
    • Des nuisances sonores et olfactives récurrentes, une odeur d’œuf pourri, sulfure d’hydrogène (H2S), mais aussi des odeurs de gaz qui irritent les voies respiratoires (depuis neuf ans, à Combrée en Maine-et-Loire) ;
    • Les digestats censé être sans gaz, mais les populations voisines de méthaniseur, zones de stockage, zones d’épandage s’en plaignent fortement mais ne sont jamais entendus. Dans certaines unités, les déchets ne restent que trente à quarante jours dans le méthaniseur quand d’autres unités les laissent jusqu’à 14 jours. Le digestat n’est pas mature à 50 jours : il est encore chargé en gaz ; 
    • Nuisances olfactives due à l’absence d’installation du bio filtre prévue dans l’arrêté (à Issé en Loire-Atlantique) ; 
    • Les trois moteurs de cogénération dégazent plus de oxydes d’azote (NOx) et la torchère plus de gaz carbonique (CO2) qu’il n’est autorisé (à Issé en Loire-Atlantique) ; 
    • Des vaches sont morts en buvant de l’eau potable contaminé par des coliformes (bactéries d’origine fécale qui passent dans le lait). Un méthaniseur, ses jus et ses fosses ont contaminé la nappe profonde (à Soudan en Loire-Atlantique). 
  2. Les unités de méthanisation sont en autosurveillance et peuvent ne faire l’objet d’aucun contrôle pendant des années. 

Selon la magazine Grands Troupeaux le 14/11/2019, la Coordination rurale a alerté que trop de fourrages finissent dans les digesteurs

« La méthanisation se développe, non pas en complément de l’élevage, mais bien en concurrence et il est urgent que les décideurs en prennent conscience », alerte la Coordination rurale (CR) dans un communiqué du 12 novembre 2019. 

« L’encadrement actuel sur les matières incorporées dans les digesteurs, par le décret n° 2016-929 du 7 juillet 2016, peut être facilement contourné. De plus, il se limite aux cultures alimentaires ou énergétiques cultivées à titre principal. Ainsi, ne sont pas concernées par ce décret les cultures intermédiaires dont l’exportation appauvrit les sols, mais aussi la paille et la production des prairies permanentes ». 

C’est dans ce contexte d’incertitudes sur les avantages –  que nous ne remettons pas en cause – (écologiques, économiques, …), et les inconvénients que nous avons fait une étude des nuisances et risques associés à l’implémentation d’une unité de méthanisation à proximité des habitations.

Ainsi, vous trouverez sur les liens suivants une synthèse de nos recherches.

Nuisances potentielles

Les nuisances potentielles lorsque qu'une Unité de méthanisation se trouve à proximité d'habitations

Vrai ou Faux ?

Guide grand publie de l'ADEME

Raisonnement

Méthanisation Raisonnée ou non-Raisonnée ?

Recensements

1. Pétitions contre une méthaniseur ; 2. Projets de méthaniseur refusés ; 3. Explosions ou Incendies d’un méthaniseur ; 4. Pollutions environnementales d’un méthaniseur ; 5. Riverains se plaignent du méthaniseur ; 6. Activités suspendues pour un méthaniseur.