Alertes par l’association UFC Que Choisir

Selon l’article « Energies renouvelables – Mirages du biogaz » publié le 21/01/2021 et apparu dans le numéro 599 (Février 2021) du mensuel « Que Choisir » :
  • « Le problème principal, c’est l’excès d’azote, qui conduit à des taux élevés de nitrates dans l’eau et à des marées vertes« , déclare Arnaud CLUGERY (porte-parole de l’association « Eau et rivières de Bretagne ») ;
  • « La lutte contre le changement climatique passe par la séquestration du carbone dans les sols. Or, la méthanisation fait l’inverse : elle transforme le carbone des effluents et des cultures en méthane, qui sera brûlé et produira du CO2, très mauvais pour le climat » ;
  • Autre souci : l’impact du digestat sur l’air. « Il s’évapore beaucoup plus que le lisier« , affirme Daniel CHATEIGNER (CNVM). « Il émet de l’ammoniac qui contribue à la pollution de l’air par les particules fines » ;
  • Une note interne de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse en dresse un bilan plutôt alarmant. Elle constate « le développement de surfaces significatives de maïs dédiées aux méthaniseurs, parfois au détriment des surfaces de prairies », et une « intensification des cultures intermédiaires […] gérées de manière à augmenter leur productivité ». L’Agence juge, en outre, que « les digestats devraient être considérés comme de l’azote minéral […] afin de limiter les risques de pollution des ressources en eau » ;
Selon l’article « Méthanisation – Un beau paradoxe » publié le 21/01/2021 et apparu dans le numéro 599 (Février 2021) du mensuel « Que Choisir » :
  • On recourt alors aux fourrages et au maïs en quantité, avec des conséquences qui pourraient virer au désastre. « Le maïs apporte énormément de carbone, les producteurs de biogaz en raffolent, ce qui fait exploser les prix partout où il y en a« , s’inquiète Benoît COLLOREC (porte-parole de la Confédération paysanne dans le Finistère). « Ici, le maïs pour ensilage est passé de 1 000 € l’hectare en 2018 à 1 500 € en 2020. Comme la méthanisation est largement subventionnée, elle crée une forte distorsion aux dépens des agriculteurs. » ;
  • Même constat pour les fourrages. « L’été, avec les sécheresses à répétition, on en a de plus en plus besoin pour les bêtes, qui ne trouvent plus rien dans les champs pour s’alimenter », complète Damien HOUDEBINE (secrétaire national de ce syndicat agricole). « Or, il devient de plus en plus difficile de s’approvisionner. On est en concurrence avec les exploitants de méthaniseurs, qui peuvent surenchérir. Nous avons du mal à suivre. Notre métier d’agriculteur est de fournir des produits pour l’alimentation, pas de l’énergie avant tout » ;
  • Si le gouvernement a fixé un seuil maximal de 15 % aux cultures destinées à produire de l’énergie, en l’absence de contrôles et compte tenu de la manne que représentent les tarifs d’achat du gaz, il est allègrement dépassé. Pourtant, l’exemple de l’Allemagne a de quoi inquiéter. Le pays compte 10 400 méthaniseurs. Résultat, des territoires entiers sont passés en monoculture de maïs pour les fournir. Entre autres effets, le prix des terres a explosé, privant de vrais agriculteurs de l’accès au foncier.